Une détective privée accusée d’avoir fait passer un suicide pour un meurtre

Chargée d’enquêter sur le suicide d’un jeune dans les Landes, cette «profileuse» avait demandé 60.000 euros aux parents pour étayer sa théorie d’un assassinat commis par des djihadistes. Elle est poursuivie pour escroquerie.

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Au printemps 2011, Jean, 20 ans, étudiant en école de commerce à Bordeaux, est retrouvé mort dans un bois de Losses, dans les Landes. Après enquête, les gendarmes concluent à un suicide, ce que les médecins légistes confirment. L’affaire est donc classée. Mais face à la douleur, les parents ne veulent pas croire à la mort volontaire de leur fils unique qui «avait tout pour lui». A la même époque, une série de noyades a lieu à Bordeaux et la piste d’un serial killer est avancée.

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Par le biais d’une connaissance, ils contactent une détective privée, Nadine Guyot-Touzeau, pour qu’elle puisse enquêter sur les circonstances de la mort du jeune homme. Sur son blog, la détective se dit également analyste comportementale («profileuse»). Pour ses services, Nadine Guyot-Touzeau demande 6000 euros. Afin qu’elle puisse mener à bien ses recherches, le couple la laisse prendre l’ordinateur, le smartphone ainsi que des documents personnels du jeune étudiant. Après de longs mois, l’enquêtrice rend les conclusions de son enquête: le jeune homme ne s’est pas suicidé. Il a été victime d’un homicide volontaire commis par des djihadistes, assure-t-elle.

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Mais elle ne s’arrête pas là. Elle veut poursuivre son enquête et apporter les preuves de sa thèse. Pour cela, elle a besoin de plus de moyens pour organiser une filature, se constituer une équipe et avoir un garde du corps. Montant de la facture: 60.000 euros supplémentaires. Elle va jusqu’à annoncer aux parents qu’ils seraient les prochaines victimes désignées des djihadistes s’ils ne déménagent pas au plus vite et ne gardent pas le silence sur toute cette affaire.

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Ces nouvelles requêtes de la profileuse font douter les parents. Ils décident alors de se séparer d’elle. Après avoir fait appel à un avocat, ils portent plainte en janvier dernier. «Elle a profité de leur désarroi et leur a assuré qu’elle réunirait assez d’éléments pour rouvrir l’enquête» a déclaré Me Édouard Martial, avocat des parents au Parisien.

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Nadine Guyot-Touzeau, basée en Île-de-France, comparaît mercredi au tribunal correctionnel d’Agen pour escroquerie et tentative d’escroquerie.

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Source : LeFigaro.fr, le 04/09/13

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